En ce début d’année, j’ai lancé l’activité maraîchère sur l’écovillage « Demain en main ». Ce lieu situé dans le Morbihan, Bretagne se compose de 7 logements, d’activités agricoles (légumes, fruits, pain, fromage) et d’activités d’accueil (ateliers associatifs, visites pédagogiques, formations, auberge, gites, …).
Dès aujourd’hui je me prépare à intégrer les animaux pour le travail agricole l’année prochaine. Pour avoir un socle de connaissances de base, j’ai eu la chance de réaliser 1 semaine de formation pratique avec Charles HERVE-GRUYER (gérant de la Ferme du Bec-Hellouin) et Baptiste HERAULT (Les Sabots d’Encens / concepteur d’outils dédiés à la traction animale Prommata).
Pendant 5 jours nous avons pu travailler avec une jument comtoise et un âne sur les jardins en traction animale de la ferme en alternant avec des séances théoriques en salle jusqu’au coucher du soleil ! Je vous restitue dans cet article une partie de ce que j’ai pu apprendre et la réflexion qui en découle pour mon projet agricole.
Avant de vous plonger dans cet article, je vous invite à lire l’article Bilan chiffré de mon premier trimestre, qui résume le projet de microferme de l’écovillage. Vous pourrez ainsi mieux comprendre les objectifs cette installation progressive.
Les « bulles du cheval »
Avant d’atteler des outils et partir au champ, il convient de bien comprendre comment le cheval entre en interaction avec nous. J’ai été frappé par l’extrême sensibilité de l’animal qui ressent et perçoit chacun de mes mouvements.
Le cheval se compose de 3 « bulles » :
• La bulle de direction (la tête)
• La bulle de confiance (le cœur)
• La bulle de propulsion (l’arrière train)
Chaque cheval peut avoir des bulles de taille différentes. Parfois c’est la bulle de propulsion qui prédomine sur les autres, il faut alors dresser le cheval pour la réduire en l’habituant à réduire l’allure. Si c’est la tête qui est trop sensible, le dresseur peut habituer l’animal à moins réagir aux rennes et au mors.
Les travaux agricoles sont exigeants, et l’animal doit à la fois être précis (bulle de direction), attentif à notre présence (bulle de confiance) et puissant (bulle de propulsion). Le travail de dressage est donc fondamental pour être serein aux champs. C’est un métier à part entière et avant d’acheter votre animal je vous conseille de rencontrer le dresseur et de parler de sa méthodologie en détail pour bien comprendre les points forts / points faibles de l’animal.
En complément, faites une visite vétérinaire qui s’engage sur 6 mois. Si le cheval à un problème après achat, la vente est annulée.
Quelques principes de base du dressage
Pour commencer le dressage d’un cheval à la sortie du pré, un exercice de base est « le rond de longe ». On clôture un rond de 15 à 20 mètres de diamètre et on y fait tourner le cheval jusqu’à ce qu’il commence à comprendre les ordres de bases.
Cet exercice permet d’entrer en relation avec lui, et de cerner sa personnalité. Le dresseur se place au centre du cercle et gère la direction, la confiance et la vitesse (les 3 bulles). Pour dresser l’animal le dresseur fonctionne par « la pression » et dès qu’il obtient ce qu’il veut il retire la pression.
Par exemple pour contraindre le cheval à avancer, le dresseur fait un pas hors du centre du cercle et dirige son intention vers la bulle de propulsion (l’arrière train). Dès que le cheval avance, le dresseur relâche immédiatement la pression en se mettant au centre du cercle.
Autre exemple : quand le dresseur souhaite approcher le cheval pour qu’il le suive ensuite il commence par un pas en concentrant son attention vers le cœur (bulle de la confiance). Dès que le cheval le regarde, immédiatement le dresseur relâche la pression en faisant un pas en arrière. Après des dizaines (voir centaines !) de tentatives, le cheval comprend la demande du dresseur.
Sur le principe cela semble simple à mettre en œuvre non ? Et bien en fait cela demande une très grande réactivité, et une présence intense. Vous avez moins de 5 secondes pour « relâcher la pression », au-delà de ce temps l’animal ne comprend pas votre démarche ! Si vous n’êtes pas dans les temps, vous risquer de complètement rater le dressage, voire de simplement « dédresser » l’animal…
Les ordres vocaux
Il existe un vocabulaire du guidage des animaux qui fait à peu près consensus en France. Avec quelques nuances selon les régions. Je vous propose de voire ensemble les bases que j’ai apprises en formation.
Il y a 4 vitesses pour le cheval : arrêt, pas, trot et galop (pas utilisé dans les champs !). Pour passer de l’arrêt au pas, on dit simplement « Marché », en insistant sur le « ché ». A l’inverse pour aller du pas à l’arrêt on dit : « Oh ! Là » en insistant sur le « Là ».
Pour faciliter la mise en action du cheval, il peut être utile de le nommer. Pour convenablement guider l’animal, il convient de garder en tête la hiérarchie des phases. On commence toujours par la voix, puis en dernier recours si rien de fonctionne on peut aller au contact. Plus précisément on a dans l’ordre d’approche :
- La voix
- Le placement (orientation des épaules)
- Déplacement
- Les gestes des mains / de la tête
- Les gestes des bras
- Les claquements / tapes de pieds
- …
- Le contact
Je vous propose un résumé des ordres vocaux et la localisation des « bulles » dans l’infographie ci-dessous.
Parcs et paddocks
Qui dit animal, dit enclos pour l’entourer. Que ce soit un cheval, un âne ou une vache, il faut bien préparer l’arrivée de l’animal chez vous !
En pratique, pour entourer les animaux des travaux agricoles à moindres frais, il est possible de partir sur des piquets en fer à béton de 3m espacés de 8 mètres. Ensuite les lier avec du fil aluminium (diamètre 1.8mm) et y ajouter l’électricité. L’idéal est de mettre 2 hauteurs de fil (au niveau du genoux et au-dessus de la hanche). Pour les coins du champ, pour bien consolider le tout vous pouvez installer de gros piquets de bois (acacia par exemple).
Pour les surfaces, on pense communément à 1 hectare par cheval. Mais dans le cas de chevaux de trait, il faut plutôt 2 hectares par animal pour être autonome (pâture / foin).
En formation nous avons travaillé sur un enclos type carré divisé en 4 paddocks avec une circulation périphérique autour. Selon les années, il conviendra de choisir les parcelles que l’on laisse en foin et celles qui sont en pâture. Bien concevoir ces espaces vous permettra d’avoir des chevaux en bonne santé avec un temps de travail réduit. Je vous propose ci-dessous une infographie illustrant les principes de base pour l’enclos.
Au niveau de l’abris où se trouve l’alimentation, l’idéal est d’utiliser des filets à foins pour que les animaux mangent plus doucement. Et si possible étaler les différents emplacements des filets pour qu’il n’y ait pas l’animal le plus timide sans rien !
Harnachement et attelages du cheval
Pour travailler avec les chevaux dans les champs, il convient d’investir dans des équipements spécifiques. Et contrairement au tracteur où un simple coup de clé suffit à démarrer la machine, pour le cheval il convient de prendre le temps de correctement installer et désinstaller l’équipement pour chaque sortie.
L’objectif est que l’animal puisse développer un maximum de puissance tout en préservant sa musculature et son squelette. Dans l’infographie ci-dessous vous trouverez le vocabulaire de base de l’attelage et une explication du rôle de chaque partie. Pour un premier ordre de grandeur, l’équipement d’harnachement complet en neuf représente un investissement de 2000€ environ (collier, guides, filet…).
Harnachement et attelages des vaches et bœufs
Avant la dernière guerre et le développement de la mécanisation dans l’agriculture, les animaux étaient très présents à la ferme. Le cheval était loin d’être majoritaire, c’est plutôt les bœufs et les vaches qui étaient attelés.
Bien que moins puissants qu’un grand cheval de trait, le bœuf ou la vache sont des animaux plus simples à manier dans les champs et sur la route. Le dressage est plus court que pour un cheval et l’attelage est aussi moins couteux. Une petite subtilité pour l’attelage en paire : gardez toujours le même animal de chaque côté, sinon vous aurez quelques mauvaises surprises !
Le guidage en traction bovine est différent du cheval. Ici nous n’avons pas de collier ni de guides. On mène les animaux soit au licol (attache à la tête) soit avec un aiguillon (branche de noisetier de 2m30 environ). En agitant l’aiguillon devant les yeux du bœuf on le ralenti, en le posant sur l’arrière train on accélère.
Dans l’infographie ci-dessous vous trouverez la configuration de l’attelage et un schéma expliquant comment faire tourner l’attelage en paire.
Les outils en traction animale
Lors de la formation, j’ai pu me familiariser avec différents outils de travail. Pour installer un outil, il convient d’abord d’attacher à l’animal un « porte outil ». J’ai retenu 2 portes outils de base :
- La Kassine (pour des surfaces inférieures à 1 hectare) qui représente un budget de 3000€
- Le Mata (pour aller au-delà d’un hectare) qui représente un budget de 7000€
A l’arrière de ces portes outils, il est possible d’y fixer toute une panoplie d’outils similaires à ceux utilisés par les tracteurs d’aujourd’hui mais en bien plus petit (et transportable à la main).
Plus précisément, la liste des outils qui fonctionnent bien pour le moment sont les suivants :
- Vibroculteur
- Herse
- Dents vibrantes
- Disques billonneurs
- Socs billonneurs
- Sous soleuse
- Doigts bineurs
- Adaptateur remorque
- Rouleau FACA
- Décavaillonneuse
- Andaineuse / faneuse
- Faucheuse (plutôt avec 2 chevaux)
- Remorque à 4 roues
- Epandeur à fumier
- Semois à céréales
Maraîchage en traction animale
L’objet de la formation à la ferme du Bec Hellouin était avant tout de pratiquer en situation réelle des travaux agricoles sur les cultures maraîchères en cours. Alors au début j’avais pas mal d’inquiétudes à passer en cheval pour buter les jeunes poireaux magnifiquement entretenus ! Imaginez le désastre si la jument de 700kg décide de passer en diagonale pour brouter la belle herbe en bordure de mare…
Nous avons donc commencé par préparer un champ préalablement déchaumé plusieurs fois pour y dessiner des billons rectilignes sur 100 mètres de long. Pour cela, nous avons attelé à la jument Swann à une kassine et ses disques billonneurs. Techniquement, il est possible de réaliser ces activités seul en tenant d’une main la kassine et de l’autre les guides. En pratique il faut une bonne dose d’expérience pour y arriver car l’allure du cheval demande une concentration importante pour le diriger d’une main, tout en tenant d’une bonne poigne la kassine qui rebondit sur les cailloux et les mottes du champ.
Charles nous a indiqué qu’il préférait généralement travailler en binôme avec une personne qui guide au licol devant, et une personne qui tient la kassine derrière. Pour le mata, il est possible d’être debout dessus, et de guider le cheval avec les 2 mains. Dans cette configuration, il est plus facile de travailler seul.
Pour préciser l’itinéraire technique mis en œuvre, vous trouverez ci-dessous une infographie des différentes étapes pour mettre en place une culture qui alterne passages de butoir, disques, sous-soleuse et débutages.
Débardage en traction animale
Le débardage suit directement la coupe de l’arbre. Cette étape consiste à transporter le tronc vers une zone plus accessible comme un chemin carrossable ou une route. Bien souvent le tracteur ne peut pas accéder à certaines zones de forêt, l’animal peut donc être un excellent levier pour accéder aux zones difficiles.
Sur un support roulant, le cheval peut tirer environ 1.5 fois son poids, pour l’âne c’est plutôt 1.8 et pour les mules environ 2. Sur du trainé, on a les ordres de grandeur suivant : 1.1 (traineau), 1.3 (semi trainé).
En débardage paysan, les outils sont relativement simples. On utilise un palonier ou bien une pince de débardage. Pour les plus gros troncs, le trinqueballe permet de soulager le cheval avec les 2 roues. Dans certain cas, lorsque le tronc est difficile d’accès même pour un cheval, on peut installer des poulies (technique du moufflage). Souces des photos ci-dessous : www.hippotese.free.fr et www.traitpourtrait.be.
Culture de céréales et techniques culturales simplifiées (TCS) en traction animale
Lors de cette semaine de formation, nous avons pu expérimenter le travail du sol pour une activité de maraîchage. Mais nous avons aussi pu échanger autour des céréales et des différents essais déjà menés pour réduire le travail du sol.
Je me suis permis de questionner notamment s’il était possible de s’affranchir du tracteur pour déchaumer une prairie. Et la réponse est oui ! Alors bien sûr cela prend bien plus de temps qu’avec la machine, mais en suivant l’itinéraire technique suivant il est possible d’avoir une culture de blé :
- Vibroculteur : 3 passages (vertical, horizontal, diagonal)
- Vibroculteur avec queues d’hirondelles : 5 passages !
- Semis à la volée
- Herse étrille pour couvrir les graines
- Herse étrille sur le blé suffisamment fixé dans le sol pour stimuler le tallage (capacité du blé à faire plusieurs épis par grain semé)
Toutefois avec cette solution, nous sommes sur un travail du sol superficiel important (comme au tracteur, sans le tassage avec les roues). Pour le moment, il n’y a pas d’outil qui permet de semer directement les graines dans un sol non travaillé (par exemple après la destruction d’un engrais vert). La puissance du cheval et le poids de l’outil nécessaire ne correspondent pas pour l’instant. Mais cela reste un sujet de recherche en cours !
Autres activités possibles avec la traction animale
Nous avons abordé plusieurs types de travaux agricoles dans cet article (travail du sol, semis, fauchages, débardages…). Mais n’oublions pas que les chevaux, ânes et autres vaches peuvent nous apporter bien d’autres avantages ! Je pense personnellement à utiliser les animaux pour du transport de marchandise et du transport de personnes (peut être amener les enfants du village à l’école par exemple). Source de la photo ci-dessous : www.paris-normandie.fr.
Pour transporter des marchandises, il n’y a pas de permis spécifique à avoir. Par contre pour le transport de personnes il convient de trouver une assurance qui accepte de vous suivre dans l’aventure. Pour faciliter cela, il est possible de passer les galops d’attelage via la FFE jusqu’au niveau 5. Il est aussi possible de passer un Certificat de Spécialisation (CS) appelé « Utilisateur de chevaux attelés » qui dure 8 mois.
Le mot de la fin – Alors quels animaux dans ma ferme ?
Bravo à vous, vous approchez de la fin de ce premier article lié à la traction animale. J’ai prévu d’en écrire un 2ème plus spécifique à l’alimentation et aux soins cet été pour le compléter.
Au terme de cette semaine de pratique, j’ai pu observer que le cheval est un animal d’une incroyable sensibilité. J’ai été touché par la connexion qui s’opère et sa facilité à déceler mes hésitations et mes moments de détermination. Il est aussi capable de délivrer une très grande puissance de traction, en passant le butoir et la sous-soleuse dans le sol et repoussant d’importantes quantités de terre.
En revanche, guider correctement le cheval exige une certaine dextérité et l’équipement global de l’animal peut s’avérer couteux pour la microferme diversifée dont je fais partie.
J’ai découvert durant cette semaine les autres animaux comme les vaches et les bœufs. Depuis les touts début de l’agriculture, vers 4000 avant JC, ils étaient déjà attelés aux araires et véhicules à roues ! Le discours de notre formateur Baptiste HERAULT (Les Sabots d’Encens) était d’une grande richesse sur cette thématique car il pratique lui-même très régulièrement la traction avec 2 bœufs Highlands. Source de la photo : www.lessabotsd'encens.jimdofree.com.
Par ailleurs, l’équipement de traction est plus simple à mettre en place et ces animaux sont plus faciles à conduire au champ. Comme nous avons prévu de faire du fromage de brebis Landes de Bretagne à la ferme, je me suis dit qu’avoir 2 vaches rutiques comme la Pie Noire (typique de ma région) peut être utile à la fois pour le lait mais aussi pour les travaux agricoles ! Voilà une belle illustration du principe de permaculture : « Un élément (la vache) assure plusieurs fonctions (lait, traction animale, entretien des prairie, production de fumier, activités pédagogiques de la ferme…). Source des photos : bretonnepienoire.com et www.racesbovines.canalblog.com.
Pour aller plus loin – infographies à télécharger
Si vous souhaitez télécharger comme promis les 5 infographies au format PDF, alors cliquez ci-dessous :
Pour mieux connaître Charles Hervé-Gruyer et Baptiste Hérault qui ont animé cette superbe semaine de formation à la traction animale, je vous invite à visiter leurs sites internet ci-dessous :
En complément, si vous avez besoin de compléter les chiffres de cet article, j'ai résumé une thèse dédiée à la viabilité économiques des microferme maraîchère. Bonne lecture !
Pour aller plus loin, je propose plusieurs choses qui peuvent vous intéresser. Cela va de la cartographie "Labyrinthe à l'installation" qui peut vous aider à vous y retrouver dans les méandres administratives de l'installation agricole. Il y a aussi l'outil de chiffrage des microfermes maraîchère qui permet de rapidement pré-chiffrer votre projet agricole.
Il est possible de chiffrer en particulier la traction animale, les surfaces cultivées et le temps de travail associé.
Enfin, depuis cette année, j'ai lancé des stages pratiques de conception de microfermes en utilisant les principes de la permaculture. Cela se déroule sur 2 jours dans l'écovillage "Demain en main" dont je suis un des fondateurs.
Je vous remercie pour votre visite et n'hésitez pas à poser vos questions en commentaire. J'y répondrai dès que possible. Je vais maintenant fermer les serres car la tempête Miguel arrive sur les côtes de Bretagne, le vent est déjà fort.
A très bientôt !
bonjour vous donnez les poids que peuvent tirer le cheval l’ane et la mule. que tire un boeuf ou un buffle? merci. j’adore votre site.
Il me semble que le bœuf est un peu en deçà du cheval. Au dessus de la mule. A vérifier auprès de spécialistes de la question.
Merci,
Julien
Bonjour, suite à votre expérience vécu dans ce domaine quels avantage et inconvénients avez-vous plus rencontrer au niveau du travail des sol avec les animaux?Et est-ce que les produit issue de cette pratique sont du coup valoriser (d’une manière ou d’une autre)?
Bonjour,
Et bien je n’ai pas été convaincu de l’usage de la traction animale pour le maraichage. Car nous produisons en sol vivant (pas de travail du sol) et sur petite surface.
En revanche, nous allons certainement voir pour faire les foins / récolte de céréales avec les animaux. Mais cela dans 2 ans je pense le temps que l’activité d’élevage soit en place.
Wow ! Merci pour ce partage super enrichissant ! belle vie à vous et votre projet collectif !
Incroyablement riche ce retour d’experience, merci beaucoup ! 🙏