En ce début du mois de novembre, la pluie coule à flots et j’en profite pour publier le bilan du 3ème trimestre ! Nous aborderons comme la dernière fois : les temps de travail, les quantités récoltées, les ventes et les indicateurs de production par m² cultivés. Puis comme les premières cultures sont terminées, vous trouverez aussi les rendements (kg/m²) et rentabilités par planches (€/h). Enfin, pour ceux qui tiennent jusqu’au bout j’ai fait les comparatifs avec mon prévisionnel pour proposer un panel d’actions pour que l’année 2020 se passe au mieux. En fin d’article vous pourrez télécharger les 22 infographies présentées en haute qualité.
Avant de passer à la suite, je vous invite vivement à lire les articles concernant le 1er et le 2ème trimestre :
- Microferme – Bilan chiffré de mon premier trimestre.
- Microferme – Bilan chiffré de mon deuxième trimestre.
Je ne reprends pas tout ce qui a été déjà dit, et je me concentre dans cet article sur le 3ème trimestre 2019.
Cet article concerne la microferme maraîchère que je mets en place cette année. Je commence petit en tant que cotisant solidaire en EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée). Puis petit à petit la ferme aura d’autres ateliers portés par des membres du collectif (petits fruits, vergers, fromage…). Cette activité agricole s’intègre dans l’écovillage « Demain en main » (20 hectares) composé aussi de 7 habitats participatifs, d’un centre de formations / ateliers et d’activités d’accueil (auberge populaire, gîtes écologiques, ferme pédagogique).
Chaque trimestre, je vais faire le point avec vous sur le travail mené et essayer de restituer un maximum d’informations chiffrées pour vous aider dans vos démarches d’installation !
Contexte : un potager pour se faire la main
J’ai emménagé sur l’écovillage en septembre 2018 en location car pour le moment le collectif « Demain en main » n’est pas encore propriétaire des lieux. La cédante m’a permis de commencer l’activité maraîchère dès janvier 2019 en mettant à disposition une partie des terres agricoles.
Ainsi nous avons décidé cette année de créer un très grand potager ou plutôt une petite ferme maraîchère. Mes inspirations pour la conception de la ferme sont un mélange de Jean-Martin FORTIER (Quebec), Eliott COLEMAN (Etats-unis) et Charles et Perrine HERVE-GRUYER (Normandie) où j’ai réalisé plusieurs stages.
En 2019, nous mettons en culture 3 jardins composés chacun de 4 planches permanentes de culture plus un jardin pour les vivaces. Le premier jardin (nommé Achillée) est recouvert d’une serre auto construite avec des matériaux de récupération (type tunnel fraisier). Autour de ces espaces cultivés, nous avons mis en place 3 haies diversifiées qui dessinent les premiers lieux d’implantation de petits-fruits en fin d’année. Plus d’informations dans l’infographie ci-dessous :
Au global cette année je vais restituer les résultats pour 250m² de légumes cultivés, ce qui représente environ 25% de la production de légumes de la ferme à terme. Voici quelques photos des espaces depuis la première intervention dans la prairie fin janvier 2019.
Temps de travail – Fini la plantation, récoltons !
Au premier trimestre, nous avions concentré nos efforts sur la mise en place des serres autoconstruites et sur la préparation des différents jardins. A la fin mars, les tous premiers semis germés étaient installé dans la serre à plants.
Au deuxième trimestre, c’est la production qui a pris le pas sur l’installation (plantation, récoltes, …). Avec un premier poste de travail dédié à l’irrigation qui m’a pris un temps très important (140h !), mais contrebalancé par de belles récoltes en juin qui donnent confiance pour tenir. Pour vous remettre cela en tête, les 2 infographies suivantes reprennent la répartition des temps.
Parlons maintenant en détail du 3ème trimestre ! Nous avons vu ensemble qu’à la fin juin, les légumes d’été entraient en pleine production. C’est donc naturellement que les 2 premiers postes de travail du 3ème trimestre sont la vente (114h) et les récoltes (105h).
Quelle joie de passer chaque jour dans les jardins pour récolter toutes ces bonnes choses. Clairement comme c’est ma première année je n’ai pas encore bien optimisé les circuits de récolte et de stockage. Pour le moment je fais une grosse récolte les dimanches matin tôt pour que les légumes soient beaux. Puis une routine tous les 2 jours en complément pour les tomates, concombres et courgettes. Je stocke tout cela dans le cellier du village pour rester au frais durant les fortes chaleurs estivales et je charge la voiture après 21h quand il fait moins chaud. Ainsi je n’ai plus qu’à récolter le mesclun le lundi matin vers 6h30 puis je pars au marché.
Oui j’ai bien dit « voiture ». Car pour cette année j’utilise ma toyota prius ! Sur le marché mes voisins la baptisent « la prius break utilitaire » … C’est chaque dimanche soir un sacré jeu de tout mettre dans le coffre.
Le temps de récolte est relativement long car la production est très diversifiée (plein de petites quantités). Par ailleurs je pèse séparément chaque légume pour chaque planche de culture avant de mutualiser les conditionnements. Cela me permet de voir les rendements par planche pour chaque légume. Par exemple je peux comparer les tomates qui ont eu des associations de culture au pied pour voir si cela a un impact sur le rendement.
Pour le temps de vente, là aussi je dépasse un peu mon prévisionnel car je n’assure pas complètement un marché (300€/marché). A partir de 11H, j’ai des « trous » dans l’étal comme les salades, carottes botte, tomates, aubergines… Sans ces produits d’appel, il est plus difficile d’écouler le reste des légumes.
Le 3ème poste de travail, c’est l’irrigation pardi (86h) ! Comme je vous l’expliquais dans l’article du 2ème trimestre, j’ai passé un temps considérable à arroser au tuyau le temps d’installer les premières lignes de goutte à goutte. A partir de mi-juillet, j’ai gagné environ 5 heures par semaine (-50%). Cela m’a permis de me reposer un peu et même de partir 4 jours en vacances avec ma famille. Cela reste un poste important car il me manque encore les systèmes d’aspersion qui permettent d’irriguer les légumes feuilles et jeunes plants. Je prévois d’installer cela cet hiver.
Ci-dessous une infographie qui reprend le plan des installations au global.
Le 4ème poste de travail concerne la conception / organisation de la ferme (79h). Au mois d’août j’ai travaillé sur le planning de l’hiver et du printemps pour m’assurer de rien oublier dans les commandes de semences. Nous avons aussi pris de temps de réfléchir à l’aménagement des espaces durant l’hiver (local, mobilier pépinère, zones de stockage…).
Enfin le dernier gros poste est lié à la catégorie « bricolage / infrastructure » (53h), dont la mise en place du système d’irrigation représente la majeure partie. D’une part il y a le raccordement de tous les tuyaux, l’installation des gouttes à gouttes (sous les cultures en production !). Puis ensuite l’enfouissement des tuyaux pour éviter tout risque de chute sur la ferme.
Raccordement général au forage du village (j’ai pris une belle douche) Raccordement aux planches de culture. On a tiré les gouttes à gouttes sous les cultures en cours. Tranchée sous la circulation vers le hangar Mise en place des tuyaux dans les tranchées Passage du tuyau principal le long de la serre Après enfouissement, on ne voit plus rien !
Les 200h restantes sont principalement dédiées aux autres activités de production comme les semis, la tailles des cultures (tomates, concombres), le soin (mildiou, chenilles, limaces).
Botrytis qui se pose sur les tailles tardives des tomates Choux rave sous paille bien malmenés par les limaces Oïdium en fin de culture des concombres Les limaces aiment aussi le papier ! Choux raves vendus en les appelant « pas jolis » Choux pak choï là aussi bien entamés par les chenilles / limaces Botrytis sur l’aubergine Une belle chenille sur les carottes en extérieur. Très peu de dégâts. Attaque d’altises sur les navets qui ont failli tous mourir. L’aspersion régulière à permis d’atténuer la pression. Grosses variations hydriques sur la tomate en extérieur Mildiou sur la tomate Mildiou sur la tomate
Pour synthétiser les 9 premiers mois de l’année, je vous propose l’infographie ci-dessous. J’y reprend chaque mois les postes de travail. On peut ainsi facilement voir les tâches qui prennent du temps, et comment cela évolue d’un mois à l’autre. Cet outil m’a permis d’identifier les leviers d’amélioration pour 2020 que nous verrons en fin d’article.
Semis – premier bilan de l’atelier semis
Le suivi de l’atelier semis a été mis à jour pour le 3ème trimestre ci-dessous :
Les épinards sont semés en grand nombre car ils vont servir d’engrais vert durant l’hiver (j’ai un gros stock de graines). Ils pourront stocker l’azote durant leur croissance et éviter le lessivage durant les grandes pluies. Il y aussi de la mâche en légume feuille qui est très adaptée au temps plus frais.
Au global il y a environ 12000 plants, pour 107 heures de travail. A noter que l’action de semer ne représente que 45% du temps, le reste est lié aux manutentions pour l’arrosage, le stockage pour la germination dans ma maison… Il y a donc un grand potentiel d’amélioration.
En appliquant les prix de base que l’on peut trouver chez des fabricants de plants, cela représente un budget de 2000€. Je réalise donc une économie de 1500€ environ en faisant les plants sur place. Ramené à l’heure travaillée à la ferme, je pense que cela vaut le coup (14€/h). Et c’est très plaisant d’être autonome sur sa production de plants. Il ne reste plus qu’à progressivement collecter les graines simples pour rentabiliser un peu plus cet atelier.
Récoltes – elles sont bonnes mes tomates, elles sont bonnes !
Nous avons vu en première partie que les 2 premiers postes de temps du trimestre sont la vente et la récolte. J’ai mis à jour le suivi des récoltes qui je vous le rappelle est réalisé sur des grandes feuilles dans la serre pépinière. On note la date, le temps de récolte, le légume, le poids et le lieu de récolte. Pfiouuuu ça faisait presque 3000 cases à saisir pour ce trimestre. Au bout de la 10ème heure, je commençais à voir double ! Mais cela valait le coup, car j’ai pu clairement voir les leviers d’amélioration pour 2020.
Dans l’infographie ci-dessous vous trouverez pour la période de mai à fin septembre les récoltes au poids et celles à la pièce. Je distingue les 2 car la tarification est différente.
Pour pouvoir comparer les différentes productions, j’applique les prix de vente de la ferme à l’ensemble de ces récoltes. L’infographie qui suit reprend pour chaque mois les valeurs récoltées par légume.
Ainsi nous en sommes à un peu plus de 7000€ de légumes récoltés au potager sur 4 mois. Avec ce tableau, il est possible d’observer les différents cycles de récolte (j’ai groupé par mois plutôt que par semaine pour faciliter la lecture). Pour cette première année, l’objectif était de faire un grand potager pour se faire la main. Donc je n’ai pas fait plusieurs séries pour étaler les productions, cela a régulièrement créé des vides à certains moment, et des surplus à d’autres. On verra dans les axes d’améliorations pour 2020 quelles séries je prévois de mettre en place. Vu les petites surfaces, il faut parfois arbitrer pour ne pas trop complexifier le calendrier.
On voit tout de suite à fin septembre les légumes qui ont à priori marché, et ceux que j’ai bien loupé. Les tomates, concombres, patates, courgettes et mescluns ont permis de réaliser de bons résultats au m².
Côté échec flamboyant je retiendrais les haricots verts, les tomates dehors, les choux fleurs et les poivrons ! Nous reverrons les raisons de cela plus loin dans l’article quand on abordera les rendements par planches.
Peser ce qui sort des jardins par déduction des ventes permet d’estimer l’autoconsommation et la transformation dans la valeur récoltée. Dans l’infographie suivante vous trouverez la valeur des récoltes chaque semaine, et la répartition entre la vente, la transformation, l’autoconsommation et le stock. Les montants récoltés chaque semaine sont assez irréguliers, principalement à cause de l’absence de séries dans les différents légumes. J’ai démarré tardivement certains légumes d’été (tomates en août principalement) et je suis arrivé à court de petits pois, d’oignons ou de salade trop rapidement. Je vous confirme que certains légumes sont indispensables pour donner envie aux clients de s’arrêter à votre étal.
Pour pousser l’expérience, j’ai fait un test en septembre au marché. Vers 10h je n’ai pas renouvelé les stocks vides de salades et bottes de carotte. Durant 30min, aucun client n’est venu ! A 10h30 j’ai tout remis en place et là j’ai de nouveau eu des ventes régulières pas uniquement de carottes / salades mais aussi des autres légumes.
On peut voir que 75% des récoltes est destiné à la vente, puis ensuite 12% à l’autoconsommation (environ 35€/semaine), 7% pour la transformation et enfin 7% de stock (les premières courges récoltées fin septembre).
Ventes – clients réguliers ou touristes de l’été ?
Dans le bilan du 2ème trimestre, j’ai décrit mes différents tests de points de vente. Pour le 3ème trimestre, j’ai ciblé le marché d’Auray le lundi matin qui me permet de faire connaître la ferme à la ville la plus proche, parler du projet « Demain en main » et des différentes activités proposées (ateliers, formations, …) et enfin bien sûr de vendre une grande partie des récoltes du potager.
Durant le 3ème trimestre, j’ai vendu 4300€ de légumes dont 85% au marché. Le reste à la ferme pour la famille et les amis. Dans l’infographie ci-dessous je reprends la répartition du chiffre d’affaire par légume d’une part et par point de vente d’autre part.
La montée des ventes en juin / juillet était très encourageante et je voyais en parallèle les plants de tomates mûrir pour un beau mois d’août pendant que la saison touristique bat son plein. Et bien quelle déception en arrivant sur le marché début août ! Bien sûr c’était saturé de monde, un nombre incroyable de passants circulaient devant moi mais mes ventes ont plafonné à 300€ maximum par marché. Bon j’étais rassuré de voir que mes voisins le vendeur de fruits et le fromager étaient aussi très déçus de leur mois d’août.
Après plusieurs échanges, c’est la météo catastrophique des 2 premières semaines d’août qui a fait que les gens étaient pressés sur le marché, et préoccupés par vite rentrer à l’abri plutôt que de découvrir les produits frais du marché.
Mes clients réguliers qui venaient depuis juin étaient en bonne partie en vacances, cela n’a pas permis de contrebalancer le mauvais temps. En septembre j’ai pu retrouver mes marques et plus de régularité. Par contre comme je n’ai pas fait de légumes de garde à part les courges cette année, j’ai globalement écoulé toute la production fin septembre. A l’heure où j’écris ces lignes, je fais maintenant 1 marché sur 2 jusqu’à noël, avec environ 200€ par marché. C’est assez faible vu le temps de présence, mais cela me permet de garder le contact avec les clients et le placier du marché. Mon voisin très bien placé a arrêté son activité, et il est possible que je récupère la place l’année prochaine.
Rendements – associer les légumes oui, mais pas trop !
Dans le bilan du 2ème trimestre, j’avais commencé à rapporter les premières ventes et temps de travail par m². A la fin septembre, les premiers cycles de cultures sont terminés, j’ai ainsi pu mettre à jour les infographies et j’ai aussi ajouté deux infos qui me semblent essentielles : les euros de l’heure en production (€/h) générés par m² et les rendements de chaque culture (kg/m²).
Savoir les euros de l’heure de production permet rapidement de voir si l’itinéraire technique choisi est viable à long terme. Pour avoir environ 40 000€/UTH, cela signifie 16 euros par heure travaillée globale. Comme on a environ 30% du temps hors production (vente, récoltes, gestion), cela ramène à grosso-modo 23€/heure de production en moyenne à l’échelle de la ferme. Ainsi j’indique en rouge / orange / vert dans les infographies si le cycle de culture est viable. Après je suis en première année, il y a d’énormes leviers d’amélioration. Et il convient de préciser que certaines cultures très rentables peuvent rattraper d’autres bien moins performantes. Le tout est de trouver un bon équilibre entre ce que souhaite le client, et ce qui est viable pour la ferme.
Concernant les rendements des cultures, j’ai comparé avec ce qui peut s’obtenir dans la littérature pour le maraîchage non mécanisé type FORTIER / COLEMAN / BEC HELLOUIN. Cela permet de voir jusqu’où les associations de légumes sont intéressantes. Par exemple si sur des planches simples de radis on est à 6 bottes/m² et de carottes à 10 bottes/m². Cela fait pour 2m² une production commune de 16 bottes (soit 8bottes/m²). Alors il convient de ne pas être sous les 8 bottes/m² en association radis / carottes sur la même planche pour rester pertinent. A noter que l’association de culture permet de libérer de l’espace libre et donc de produire plus à surface équivalente (non chiffré).
Pour le temps de travail en production par m², mon prévisionnel 2019 vise 2h/m² sous serre et 1,2h/m² en extérieur. Et au niveau du chiffre d’affaire/m² mes objectifs 2019 sont de 34€/m² sous serre et de 13€/m² en extérieur. J’ai donc indiqué les résultats en rouge / orange / vert pour aider à la lecture des infographies qui vont suivre.
Maintenant il est possible de rapidement analyser chaque itinéraire technique testé, et voir ce qui va et ce qui ne va pas. Je rappelle que ces chiffres sont à jour à fin septembre et qu’il reste des cultures à valoriser. Ils seront amenés à évoluer d’ici la fin d’année.
Jardin Achillée sous serre
Le jardin achillée est composé de 4 planches de cultures sous une petite serre du type tunnel fraisier. Vu le faible volume d’air, les températures à l’intérieur peuvent grandement varier au cours d’une même journée. Pour maîtriser un peu les fortes chaleurs, il est possible d’entrouvrir les bâches à 2 endroits dans la longueur. Mais malgré cela, en juillet je n’ai pas réussi à descendre la température sous les 45 degrés ! Des bouquets de fleurs de tomate ont grillé au soleil, et les courgettes ont beaucoup souffert aussi. Voici l’infographie bilan pour ce jardin :
Bon première bonne nouvelle, à fin septembre j’étais déjà très largement au-delà de mes objectifs de chiffre d’affaire par m² (pour rappel 34€/m²). Pour les tomates, courgettes, concombres cela va de 32€/m² jusqu’à 126€/m². La production de concombre m’a impressionné (42 pièces par m²), c’est un végétal incroyablement d’abondant ! J’avais gardé un bloc pour le melon qui a bien donné aussi (23€/m²) et ensuite j’ai mis du chou pak choi pas encore valorisé dans les données. Les poivrons sont les seuls à ne pas avoir donné, et le gros de la valeur vient des choux raves / salades qui précèdent (29€/m²). Je pense que cela est dû à un repiquage tardif (fin mai) et un arrosage très insuffisant (problèmes d’irrigation en juin et juillet, puis pas d’aspersion ensuite car la serre n’est pas encore équipée).
Du côté du taux horaire, pour la première année c’est plutôt bon. La combinaison radis / carotte / tomate a mieux donné en A13-A15 qu’en A1-A2 car cet espace est en bord de serre avec peu de hauteur. A l’avenir je serai attentif à cela dans le planning de culture.
Au niveau du temps de travail, il y a des itinéraires techniques efficaces sans association comme le melon, la courgette, les tomates et l’aubergine. Cela représente environ 1,5h/m² (rappel : mon objectif est d’être sous les 2h/m²), sans dégrader les autres résultats (€/m² et €/h). Le basilic en association est difficile à valoriser en frais, mais en pesto cela se vend très bien. Il apporte un gain au m² relativement important (par exemple l’aubergine a généré 26€/m² et le basilic 16€/m²). Vigilance toutefois sur le temps de transformation à ne pas négliger (on verra cela en fin d’article). L’œillet d’inde a apporté énormément d’insectes dans la serre, et en plus c’était vraiment magnifique. Par contre il y en avait trop, et je pense qu’il prenait pas mal d’eau aux plants de tomates…
Les itinéraires techniques en association ont un temps de travail plus élevé. Pour la combinaison radis / carotte / tomate / culture d’automne on est à 2,9h/m². Après, il reste à vendre la dernière culture d’ici noël pour voir si cela s’équilibre. La valeur de récolte est par contre très intéressante (68€/m² entre juin et septembre).
Enfin, mes amis les cornichons sont très productifs, mais c’est très long à récolter (il faut y être chaque jour) et ensuite directement les transformer. Je ne pense pas refaire cette culture l’année prochaine.
Jardin bruyère en extérieur
Ce jardin est situé juste au sud de la serre. Avec une haie fleurie au nord pour favoriser la biodiversité. Les expérimentations sur ce jardin sont très contrastées entre gros flops et belles réussites.
Commençons par la planche B1-B5 qui est certainement dans le top flop de l’année. L’idée était de compléter la production de tomates sous serre par des tomates cerises et tomates dehors. Et bien cela n’a pas du tout marché pour plusieurs raisons :
- Tout d’abord c’est la dernière planche de culture qui a été préparée, et les plants de tomate ont attendu 3 semaines en pot avant d’être repiqués fin mai.
- Ensuite du 5 au 20 juin nous avons des trombes d’eau, et un déclenchement de mildiou le jour de l’été (oh joie !).
- Il a fallu ensuite monter la structure de tuteurage (en bambous) qui a pris quelques heures de travail.
- Et enfin pour tenter de sauver la production, nous avons effeuillé les plants touchés régulièrement, mais sans succès.
Au global cela donne un temps de travail important (2,5h/m²) pour quasiment pas de récolte de tomate. Ce sont les cultures au pied qui sauvent l’honneur (salades, betteraves, radis, oignons) et qui permettent d’avoir une bonne valorisation au m².
Pour les 3 autres planches, c’est très encourageant. La combinaison patates nouvelles / courge me semble vraiment efficace car peu de temps de travail tout en ayant une bonne valeur au m². Pour les patates, l’itinéraire technique retenu était plantation en terre (quinconce 40cm) puis grosse épaisseur de paille (30cm). Une fois sorties, nous avons comblé les bords des plants avec du compost pour éviter le verdissement. Le rendement est intéressant avec 4,5kg/m². Les courges n’ont pas encore toutes été récoltées à fin septembre, ce qui va encore améliorer le résultat. Les échalotes en bordure ont aussi très bien donné (1,9kg/m²). Je pense développer les alliacées car cela disperse un peu les ravageurs et c’est très joli (bon ok cela ne vous semble peut-être pas important, mais pour moi si !).
En bas du jardin, c’est principalement une association avec des petits pois nains au nord de la planche, des carottes / betteraves au milieu et des oignons en bordure. Bien que le temps de travail soit un peu long (2,2h/m²), la valorisation est élevée (42€/m²) et il reste encore la culture d’automne (navets / épinards / betteraves de garde) à vendre. Pouvoir caler des légumineuses (fixateur d’azote) sur chaque planche à un moment dans l’année me semble être viable. Je verrai l’année prochaine pour étendre cela.
Jardin consoude en extérieur
Ce jardin est le plus au sud du potager et est plus dédié aux légumes feuilles (mescluns, salades) et racine (panais, carotte). Voici les résultats pour cet espace :
Ma découverte pour ce jardin : le mesclun qui est une culture que je vais développer. Certes cela prend un peu de temps à cultiver (pratiquer les faux semis, bien gérer l’irrigation et longs temps de récolte), mais la valorisation est importante et il est possible de réaliser plusieurs coupes (2 à 4kg par m², soit 30 à 60€/m²). J’ai testé plusieurs façons de présenter cela sur l’étal : en vrac, coupé avec une petite scie à métaux attachée à un sac de collecte. Et en bottes avec couteau / élastique. En vrac je vais bien plus vite (5 minutes pour 1kg), mais il y a pas mal de déchets (feuilles ternes, pourries). En botte on sélectionne mieux les pousses, mais c’est plus long (15min/kg). Côté des clients, avantage certain pour la botte qui est plus jolie, pas « mouillée » et facile à préparer puisque déjà triée. Le mesclun permet aussi de combler les « trous » dans la production de salades.
Et bien parlons-en des salades ! Personnellement j’en mange peu, donc c’est vrai que pour cette année les espaces dédiés étaient plutôt réduits. J’aurai dû écouter ce qu’on apprend à l’école : « les salade, c’est la base sur l’étal ». Et c’est vrai que cela part vraiment très bien, je n’en ai jamais assez. Dans le planning, il y a en gros 15 salades/semaine et je pense pouvoir vendre le triple à chaque marché. Pour l’itinéraire technique, j’ai fait 2 tests :
- Salades plantées en quinconce 30cm sur un sol à nu, recouvert de 1cm de compost. Résultat au top, très peu d’attaques de limaces car le compost est très séchant. En plus sa couleur noire réchauffe bien le sol, ce qui aide à la croissance rapide des plants.
- Salades plantées sous paille / tonte de pelouse. Résultat : grosses pertes de plants (40%) avec les limaces ! Comme je n’utilise pas de produits sur la ferme comme le ferramol je n’avais pas de moyen de lutte excepté la destruction manuelle.
Je retiens donc d’éviter les paillages et utiliser un peu plus d’eau. Vu les pertes, je pense qu’au final je suis à la même quantité d’eau par pied de salade.
Pour l’association haricot à rame / courges, comme je vous l’expliquais la dernière fois, cela n’a pas fonctionné. Les haricots ont gelé une première fois, et le 2ème semis direct était trop léger. Au final la 3ème tentative était la bonne mais les courges ont rapidement couvert les jeunes pousses.
Les 2 blocs de panais ont très bien poussé, sans porter préjudice aux oignons en bordure. Par contre le semis direct trop dense me donne des calibres très petits. C’est d’ailleurs un légume très peu apprécié de mes clients.
Pour les choux fleurs et les épinards, les rendements ont été très faibles. C’est principalement la chaleur et les problèmes d’irrigation qui ont fait monter les choux et épinards.
Enfin il reste les courgettes qui ont envoyé cette première année avec plus de 25kg/m² ! Cette culture prenant peu de temps est très simple et donc intéressante. Par contre je ferai plusieurs séries pour étaler la production.
Jardin vivace
Nous arrivons au bout du suivi des cultures. Parlons un petit peu du jardin vivace dédié aux blettes et aromatiques. Voici l’infographie pour ce jardin :
La culture des aromatiques prend peu de temps puisque ce sont des vivaces. Une fois implantées, il convient juste de contrôler l’enherbement et de récolter au fur et à mesure. En revanche j’ai de grandes difficultés à valoriser ces produits en frais. Rares sont les clients que cela intéresse car ils ont généralement déjà cela dans leur jardin. J’ai de la demande sur la coriandre que j’ajouterai l’année prochaine, mais je ne pense pas développer plus les aromatiques. Le mieux est de créer un atelier de séchage dédié et vendre des tisanes en sachets je pense. La valeur récoltée est correcte dans l’infographie, mais les aromatiques sont rarement vendues.
La culture de blette (vivace aussi) est en revanche très intéressante à mon avis. Il y a peu de temps de travail, plusieurs coupes au long de l’année. Cet hiver, je vais tester la vente en bouquets de variétés colorées en V3 (pour suivre au flop des choux fleurs).
Enfin, j’ai aussi comptabilisé le suivi sur 2 haies (n°1 et 3). La première au sud du jardin consoude à la base est une association fleurs / fèves / patates qui n’a pas donné car les fleurs ont pris le pas sur tout le monde, et les fèves ont succombé aux pucerons. Une 2ème série de patate a été semée durant l’été mais cette fois les grosses chaleurs et les doryphores ont bien freiné la croissance et la récolte a été très modeste.
La haie 3 dessine la bordure du potager, et est destinée fin 2020 à devenir une haie de petits fruits. Pour valoriser le temps de travail, des tomates anciennes ont été plantées tardivement (début juin) et elles ont peu donné pour des raisons similaires à la planche B1-B5 (plants tardifs, mildiou…). Au pied les cultures d’automne ont bien démarré (betterave / navet), et vont certainement améliorer les résultats.
Prévisionnel – le point à fin septembre
Dans le bilan du 2ème trimestre, nous en étions aux toutes premières ventes qui s’annonçaient plutôt supérieures aux objectifs. Côté temps de travail, les péripéties autour de l’irrigation annonçaient déjà un large dépassement par rapport à ce qui était prévu. Voici une actualisation du chiffre d’affaire et du comparatif aux objectifs 2019 :
L’outil de chiffrage des microfermes me donne pour cette année d’atteindre 4570€TTC de chiffre d’affaire avec la mise en culture des 250m². A fin septembre, la cible est déjà dépassée avec 5200€ de chiffre d’affaire réalisé. Pour le dernier trimestre, je lève le pied en faisant un marché sur 2 pour garder le contact avec mes clients et surtout ma place près de l’église qui est plutôt bien. Cela fera environ 400€/mois, soit à fin 2019 un chiffre d’affaire global de 6400€.
C’est vraiment très encourageant pour l’année prochaine où je pourrai reprendre les ventes 2 mois plus tôt (mi-mars normalement) et avec des légumes de garde en plus pour la fin d’année.
Parlons maintenant du temps de travail dans l’infographie suivante :
L’outil de chiffrage des microfermes me donne pour cette année d’être en dessous de 560 heures de travail (hors temps d’installation de la ferme). Comme pressenti au 2ème trimestre, le temps est bien dépassé. Pour plus de clarté, vous trouverez en rouge et orange les temps de transformation / arrosage (300 heures en tout) qui expliquent en grande partie l’écart. A noter que la mise en place des gouttes à gouttes a fait gagner pas mal de temps, mais il reste encore à installer l’aspersion. Nous verrons en dernière partie de cet article les actions d’amélioration que j’envisage pour l’année prochaine.
Fin de saison, le temps de l’analyse
Nous arrivons dans la dernière partie de ce bilan du 3ème trimestre. Je voulais partager avec vous mon analyse de cette première année avec un grand potager. C’est pourquoi je vous propose 4 infographies qui proposent des actions d’amélioration l’année 2.
Réduction du temps de travail
Commençons d’abord par le plus important selon moi : la réduction du temps de travail. Dans l’image suivante vous trouverez le comparatif avec le prévisionnel en détail (temps sous serre, en plein champ, en gestion et en vente). Pour choisir quelle action mener en 2020, j’ai repris la casquette de mon ancien métier où je mettais en place des stratégies de lean manufacturing (une méthodologie d’amélioration continue) sur les chantiers de construction. Un outil de base très efficace après la mesure rigoureuse d’indicateur est le principe de Pareto qui postule qu’en général 80% des effets sont dû à 20% des causes. Autrement dit, en agissant sur les 20% des causes, on peut réduire de 80% les dépassements de temps de travail (chouette non ?).
La démarche est donc pour chaque poste de travail (serre, plein champ, gestion et vente) d’identifier les principaux temps et de proposer des solutions pour les réduire. L’infographie suivante résume mon analyse :
Je ne vais pas reprendre en détail ce qui est écrit, mais pour résumer la ferme va investir d’ici noël pour terminer le système d’irrigation (aspersion), améliorer l’atelier semis (car pour le moment je les transporte chez moi pour les faire germer en mezzanine) et agrandir le cellier (pour légumes de garde). Par ailleurs j’ai décidé d’arrêter la transformation pour l’instant, le temps d’avoir un atelier fonctionnel.
Enfin, côté vente en 2019 je ne pouvais pas faire de vente à la ferme car le compromis de vente n’était pas encore signé. Vu les fortes demandes que j’ai là-dessus et comme maintenant le projet global « Demain en main » est plus avancé, il est possible d’installer l’étal à la ferme une fois par semaine. Ce sera l’occasion de visiter le lieu pour les clients. En complément nous allons mettre en place le site internet de la ferme pour pouvoir y faire des précommandes au détail (panier sur mesure) qui seront à récupérer sur place. En fonction du succès de ces 2 points de vente, peut être que le marché ne sera plus utile.
Consolider l’activité
Passons maintenant aux actions pour augmenter le chiffre d’affaire. Je rappelle que là-dessus on est plutôt bien vu la surface cultivée. Dans les 3 infographies ci-dessous je reprends pour chaque jardin la stratégie pour 2020.
Sous la serre, l’objectif est de mettre en place au moins 2 séries pour les légumes d’été afin d’étaler la production. Les courgettes repassent dehors pour avoir un peu plus de place en pleine saison. D’autre part je vais pouvoir tester les cultures d’hiver. A l’heure où j’écris ces lignes début novembre, j’ai déjà repiqué des mâches, semé les carottes, les fèves… Les voiles de forçage ont été livré il y a peu avec les arceaux. Je croise les doigts pour que les gels ne soient pas trop forts !
Pour le jardin bruyère, les courges vont sortir des planches permanentes pour aller dans un petit champ dédié car elles prennent beaucoup de place et « débordent » sur les autres planches. Les espaces libérés vont être dédié aux rotations courtes radis / salade / mesclun pour en avoir le plus longtemps possible. L’association avec les légumineuses va être étendue au maximum, en combinaison avec les cultures précitées et aussi carotte / poireau en botte et patates primeurs.
Pour le jardin consoude, la démarche est similaire avec une dominante autour des choux (fleurs, pointus, kale) en associations avec des cultures basses (épinards, carottes, salades). L’idée d’intégrer les légumineuses au maximum est aussi un objectif pour ce jardin.
Enfin un nouvel espace de culture sera créé pour les légumes de garde, sans doute 5 fois 100m² pour les patates, courges, carottes, poireaux et oignons. Je n’ai pas encore étudié cela en détail, mais l’idée est d’assurer du chiffre d’affaire entre octobre et décembre, puis de l’autoconsommation en janvier / février. Je vois bien des associations avec des fèves pour équilibrer cet espace.
Les objectifs pour 2020
Pour voir où nous en sommes j’ai mis à jour le compte de résultat pour le 3ème trimestre et fait une rapide simulation pour 2020. Dans la dernière infographie de cet article il y a le compte de résultat réel, la projection fin d’année et l’objectif pour 2020. Normalement je devrais pouvoir dégager un revenu de 500€/mois avec un mi-temps en maraîchage pour l’année 2, il ne faut pas se rater sur le printemps (avril / mai) et bien gérer la vente des légumes de garde.
Le mot de la fin – les premiers gels arrivent
Merci à vous cher lecteur / lectrice d’avoir pris le temps de lire cet article certes un peu long, mais je l’espère le plus digeste possible. C’est l’heure de se dire à très bientôt sur Permaculture pour tous. J’espère que cet article vous a intéressé. Je vous invite à poser toutes vos questions en commentaire, j’y répondrai au plus vite.
Si vous souhaitez télécharger en haute qualité les 22 infographies présentes dans cet article, cliquez ci-dessous :
En complément, si vous avez besoin de compléter les chiffres de cet article, j’ai résumé une thèse dédiée à la viabilité économiques des microfermes maraîchères. Bonne lecture !
Pour aller plus loin, je propose plusieurs choses qui peuvent vous intéresser. Cela va de la cartographie « Labyrinthe à l’installation » qui peut vous aider à vous y retrouver dans les méandres administratifs de l’installation agricole.
Il y a aussi l’outil de chiffrage des microfermes maraîchères dont je présente dans le dernier chapitre son utilisation appliquée à la ferme. Il permet de rapidement pré-chiffrer votre projet agricole.
Enfin en cette fin d’année, j’ai lancé 2 stages différents pour 2020 qui se déroulent dans l’écovillage Demain en main dont je suis un des fondateurs (région Bretagne / Morbihan) :
- Un stage pratique de conception et permaculture. Cela se déroule sur 3 jours pour apprendre les bases de la conception en permaculture sur un site concret du village.
- Un stage dédié à la production de légumes pour apprendre à être autonome chez soi. Cela se déroule sur toute l’année 2020, à raison d’une journée par mois (soit 12 jours au total).
Très intéressant. Excellent projet. Bonne continuation… Je vais suivre.
Merci Luc. A bientôt ! N’hésite pas à poser tes question. Julien
Bonjour, j’aimerais savoir quel est votre consommation d’eau par irrigation?
Bonjour Maxime. Et bien pour l’instant je ne sais pas. Je suis branché sur un forage sans compteur d’eau pour mesurer. En première approche je dirai environ 50m3 d’eau pour l’année. Je mettrai un compteur l’année prochaine pour avoir une information plus précise.
Salut à toi ! Ouah que de données sur ces 3 trimestres décrit avec une telle précision c’est impressionnant et tellement intéressant !je vais suivre ton aventure avec beaucoup d’interet moi qui suis actuellement en BPREA et qui souhaite m’installer sur une petite surface c’est le top. Ton outils est top également je le trouve facile à utiliser et très pertinent ! Bien à toi. Julien
Merci Julien ! j’espère que le BPREA te convient. Super que l’outil de chiffrage puisse t’aider à dimensionner ton projet. A très bientôt pour le bilan de cette première année !
Bravo travail remarquable.
Merci !
Whouah! Merci pour le soin, le détail et la précision de ton partage! Je ne peux pas m’empêcher de penser au temps que cela as pu te prendre 🙂 Nous suivrons ton aventure avec intérêt! Surtout bonne continuation et beaucoup de Joie (et délicieux légumes) pour la suite!
Merci Anne-Noelle et à bientôt. Cela prend du temps, mais c’est très utile pour préparer l’année suivante. Julien
bravo pour votre site et la précision des données…ronan
Bonjour Julien, un grand merci pour ce partage. Je viens de parcourir les bilans des 3 trimestres, quelle mine d’information et quelle précision dans les données collectées. Et en plus c’est agréable à lire et bien illustré. J’ai hâte de découvrir la suite du projet. Je suis un peu loin mais cela me donne envie de venir faire un stage lorsqu’on aura retrouvé un peu plus de liberté.
Bonjour Julien,
Super article ! Très intéressant et bien détaillé !
On se lance dans un projet similaire dans la Creuse et ça va bcp nous aider.
Merci à toi ! 😀
Merci à toi Steven. Bonne installation !
Quelle générosité de partager toutes ces données, merci de tout coeur ! Je pense tenter l’aventure de la permaculture, sur une surface de 300 m² pour commencer, en Bretagne. J’espère réussir à faire un aussi joli projet que le votre et une récolte ne serait-ce que réussie à 50% de la tienne ! Encore merci 🙂